lundi 28 mars 2011

POUR UNE INCULTURATION DE LA FORMATION A LA VIE RELIGIEUSE


POUR UNE INCULTURATION DE LA FORMATION A LA VIE RELIGIEUSE

Quels sont aujourd’hui les problèmes de la formation religieuse en terre africaine ? La formation étant une initiation, elle tient compte du programme, de la méthodologie et surtout de ceux et celles qui vont profiter de ce programme.
Nous devons d’abord souligner la nécessité d’organiser des étapes appropriées pour assurer une formation qui aide les jeunes à intégrer les réalités de la vie religieuse. La formation des formateurs eux-mêmes s’avère comme une nécessité, car ils doivent être préparés pour assurer leur mission « d’accoucheurs » de religieux. On ne peut pas, par exemple, larguer quelqu’un ou quelqu’une depuis l’Europe ou l’Amérique pour le Tchad et devenir dès son arrivée formateur ou formatrice sans une introduction, une « initiation » à la culture à laquelle sont issus ses candidats ou candidats qu’il ou elle aura comme mission à former. On se pose souvent la question de savoir qu’est-ce qui presse les supérieurs ou les religieux expatriés quand ils veulent commencer la formation maintenant et tout de suite alors qu’ils ou qu’elles venaient d’arriver de leur pays qui est d’une autre culture différente.
Certes, comme chrétiens, nous avons une seule culture qui est celle de l’évangile du Christ mais il ne faut pas ignorer ou pire encore négliger la culture de chacun de nous. Nous sommes façonnés dans cette culture d’une manière ou d’autre. Pour étayer nos propos, nous voudrions prendre l’exemple de « l’accueil » en terre africaine. L’Accueil est l’hospitalité qu’on accorde à quelqu’un qui entre dans votre maison même si c’est la première fois que cette personne vient, même si la personne est porteuse de mauvaise nouvelle ou d’apparence douteuse. Et cet accueil commence par la commodité de la parole qui consiste à donner l’asseoir, ensuite servir de l’eau à boire même si l’hôte n’a pas soif et essayer de lui sourire ou du moins lui présenter un visage radieux, accueillant, gentil, sympathique. Même si « sourire » serait un peu compromettant pour les filles en formation qui accueillent un homme par exemple mais il est nécessaire. Car quelquefois on dit que ce n’est pas tellement bien vu quand une fille sourit toujours, elle risque d’être confondue aux filles de joie. Mais un petit sourire ne serait pas mauvais. L’important ici est de savoir l’intention de la personne qui sourit et de celle qui le reçoit. Ce comportement gestuel et moral doit être analysé par los formateurs afin que l’équivoque soit levée pour les jeunes en formation. Cela appelle sans doute le dialogue des formateurs entre eux. Le ministère de la formation se réalise dans une communauté de vie où l’unité entre les formateurs et les formés créé une ambiance propice à la formation. Il n’était pas inutile de souligner aussi la nécessité de la collaboration entre les différentes étapes de formation en vue d’assurer un suivi des jeunes en formation.
Dans le processus de la formation première, les vœux perpétuels apparaissent comme un moment important pour le jeune, car cette décision appelle sa maturité, sa détermination dans la sequela Christi. Ce moment important doit être préparé avec soin dans un accompagnement personnalisé par des personnes avisées, car il s’agit d’un engagement pour la vie. C’est pourquoi, les accompagnateurs indiqués et les jeunes eux-mêmes doivent se sentir responsables et collaborateurs dans ce cheminement. Durant ce processus les éléments de la culture inhérents à la vie religieuse doivent être passés au peigne fin : la solidarité, la justice, la vérité, l’amour, le travail, la communauté-tribu-clan-ethnie, la réconciliation, le pardon, la pauvreté, la chasteté, l’obéissance. Car souvent il y a une certaine ambigüité de la signification culturelle des terminologies ou des valeurs qu’il vaille la peine de décortiquer afin qu’ils soient illuminés par l’Evangile

Et seulement après ce parcours de l’univers culturel du candidat, bien entendu, avec sa totale participation et son consentement qu’on peut passer à l’étape de la fameuse étape d’INCULTURATION. Il s’agit là de revisiter les programmes de formations en cherchant à les adapter sinon de les inculturer, et même de créer des nouvelles méthodologies capables d’aider à la croissance des jeunes. Le but est de faire accepter aux jeunes en formation les valeurs de l’évangile à partir de leur propre culture. Il ne faut pas se presser pour cette étape. Cela veut dire que qu’il faut prendre du temps nécessaire pour les valeurs évangéliques sont assimilées et interprétées à partir des valeurs culturelles sinon on aurait formé en vain, de l’eau jetée sur le dos du canard. Il s’agit là de « africaniser » la formation à la vie religieuse, la « tchandianiser »
Puisque l’étude des programmes et son adaptation demandent une intelligence, un courage et une fidélité créatrice, cela appelle à une lucidité et à une équipe appropriée.  Pour assurer une meilleure formation à nos jeunes, nous devons faire l’accompagnement soit  personnalisé, cela permettra de connaître chaque jeune et par conséquent de mieux l’aider dans son processus formatif. Mais dans ce processus, la confiance mutuelle doit être un élément-clé, non négligeable.
C’est à la lumière de ce que nous avons dit ci-dessus que nous pensons opportun parler des éléments de la pratique de l’initiation traditionnelle pouvant être intégrés dans ce processus de formation. En effet faisons remarque dans l’initiation traditionnelle, le jeune est appelé à grandir à travers des épreuves et un enseignement sur les valeurs de la société ; à se convaincre que cette croissance de lui-même devait être au service de la famille et de la société ; ainsi sa préparation visait l’intérêt de la famille et de la société, et non seulement les siens personnels.
En intégrant ces aspects dans la vie religieuse, nous pouvons relever que la réclusion peut donner au jeune religieux la chance de vivre ses rencontres personnelles avec Jésus-Christ, et l’éducation des sens portés vers le bien de la société sera élargie à tous ceux qui partagent la même foi et la même espérance, au peuple de Dieu dans son ensemble.
En place d’une force musculaire au service de la violence, elle peut être récupérée pour le service de la société. Les jeunes ont une énergie capable de transformer la vie de la société si on sait bien la canaliser. La sexualité orientée vers une fécondité sociale procure une joie dans ce genre de dévouement du tout à tous. L’éducation à l’obéissance et à l’écoute non seulement  des anciens mais aussi de soi-même dispose à l’obéissance religieuse et à l’écoute de Dieu et des autres.
La personne humaine est capable d’une évolution positive et harmonieuse. Mais pour réussir de tels hommes ou de telles femmes, il faut des maîtres assidus, dévoués et conscients de leur ministère. On nécessiterait des formateurs préparés, connaisseurs de la culture des candidats. C’est le vide physique et psychologique autour des jeunes qui doit motiver leur engagement à se donner à ces jeunes souvent sans guide et sans orientation. Un jeune abandonné à lui-même est capable de se perdre dans cette société où chacun façonne les valeurs à son goût.
Intégrer les valeurs culturelles dans la formation à la vie religieuse est un impératif facilitateur et qui émane ou de la méthodologie de l’évangélisation des peuples. Cependant cette intégration ne veut pas signifier que la culture substitue  à l’Évangile ou du moins aux règles de la formation à la vie religieuse, patrimoine de l’Eglise catholique romaine. Il s’agit plutôt d’un dialogue, d’un respect des valeurs culturelles. Et une vie communautaire, dans la vie religieuse, appelle la grande capacité de connaissance mutuelle des respectives cultures, de compréhension et de complémentarité de dons. Chacun doit se convaincre d’apporter du sien. La communauté n’est pas un « déjà-là », mais on la bâtit tout comme la vie de l’initié mais pas un acquis mais il est appelé à le conquérir. Elle est le fruit d’une mise en commun des valeurs de personnes, aidée par l’Esprit. La connaissance et l’interprétation d’une culture dans la formation à la vie religieuse sont prépondérantes pour une formation authentique et solide.

P. NGORE GALI Célestin, mccj

1 commentaire:

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