jeudi 8 décembre 2011

HOMMAGE AU PREMIER PRÊTRE TCHADIEN


HOMMAGE AU  PREMIER PRÊTRE TCHADIEN : Monsieur l’abbé FRANÇOIS NGAÏBI

Abbé François Ngaïbi

Nous voudrions vous présenter cette petite réflexion à l’occasion de de 31e anniversaire de la mort du grand-frère François Nagaïbi, de sa naissance au ciel (09.12.1980-09.12.2011= 31 ans).
Nous avons et connaissons très peu de la vie du feu et regretté grand frère dans le sacerdoce et dans la maison du Père, François Nagaïbi. Mais nous ne voudrions pas que ce manque de documentation sur lui nous ferme la bouche, nous empêche d’écrire quelque chose sur lui et d’appeler les religieux et religieuses tchadiens á demander son intercession.
Nous avons appris que notre grand frère dans la foi et dans la vie religieuse, François est né en 1920, c’est-à-dire que à 9 ans avant l’évangélisation du Tchad. Et il serait donc baptisé quand il avait 11 ans. Ce qui nous laisse comprendre que François fut un des premiers chrétiens catholiques du Tchad. Car il est indiqué qu’il était baptisé en 1931, soit 2 ans seulement après l’arrivée des premiers missionnaires catholiques-« Les premiers prêtres catholiques à s’installer au Tchad sont des Spiritains venant de l’Oubangui-Chari. Ils créent en 1929 un premier poste à Kou, non loin de Moundou transféré peu après à Doba où les populations se montrent  très réceptives. Peu nombreux, ils sont relayés en 1938 par les Capucins français chassés  d’Abyssinie après la conquête italienne » (Jacques Hallaire, Naissance d’une église africaine, Editions Karthala, 1998, p.8).
Chapelle  des soeurs Franciscaines de Donia à Donia

Ngaïbi n’aurait donc pas tardé se convertir au Christ et décidé de se baptiser. Il n’est pas facile d’opter très vite pour une religion étrangère qui vient de s’installer, au détriment de ses croyances traditionnelles. Mais François nous avait prouvé que c’est possible. Ainsi, il avait cru en el Christ mort et ressuscité pour Lui, lui, François, pauvre tchadien des terres oubliées. Cependant n’oublions pas que le Tchad fait partie des derniers pays de l’Afrique centrale à être évangélisé. Nous avons lu les Lettres de Saint Paul Apôtres dans le Nouveau Testament et nous comprenons combien il lui était difficile de convertir les chrétiens de Corinthe, d’Ephèse.

Nous appris aussi que l’abbé François Nagïbi est  ordonné prêtre le 10 février 1957. Ce qui veut dire qu’il est ordonné avant la proclamation de la République du Tchad (le 28 novembre 1958), avant la proclamation de l’Indépendance du Tchad (le 11 août 1960). Mais il est ordonné prêtre à 28 ans seulement  après de l’évangélisation du Tchad.
Le P. Marie-Auguste, alors Ministre Provincial de TOULOUSE avait remarqué lors de sa visite en 1948 le jeune moniteur et responsable catéchiste de DOBA. Il l’avait emmené en France avec lui. Il prenait ainsi parti pour les missionnaires qui estimaient que la vocation de ce jeune homme était sérieuse, malgré  ses difficultés dans les études, tandis que Mgr. Sintas était défavorable et disait avoir ses raisons. Quoi qu’il en soit, François Ngaïbi fut confié à la Congrégation des Oblats de Ste Thérèse, dont le scolasticat se trouvait à BASSAC (Charente). Par la suite il avait terminé ses études de théologie chez les Capucins à TOULOUSE et regagné son pays natal.
Le moment de son ordination étant arrivé, le Délégué Apostolique, Mgr. Lefebvre, se déplaça en personne jusqu’à MOUNDOU. Pour la circonstance plusieurs évêques voisins se joignirent à lui. Mgr. Cucherousset de BANGUI, Mgr. Baud de BERBERATI, Mgr. Plumey de GAROUA et Mgr. Dubouchet, Préfet Apostolique de FORTLAMY. Sont présents dans l’assistance, Mr. Rives, chef de la Région du Logone, représentant le Gouverneur, de nombreux Européens et le propre père de l’ordinand, Mbaywan, chef  de canton de DONYA. Celui-ci recevra la première bénédiction de son fils, après que de nombreux prêtres présents eurent imposé les mains à celui qui devenait l’un des leurs, dans le champ du Seigneur à moissonner. Moisson abondante, si l’on en juge par la foule venue assister à l’événement, estimée à 5.000 personnes. Il revenait à  Sylvestre Nadjiatoldé, le collègue moniteur de François à DOBA, de retracer, au terme de la fête, l’histoire de sa vocation, depuis son baptême à KOU jusqu’à ce jour. Une déception cependant ce jour-là, 10 février 1957, Mgr. Le Délégué Apostolique a tenu à faire une liturgie strictement romaine, n’admettant pas l’introduction de chants et de musiques « indigènes », pourtant si bien nés déjà et accueillis au milieu du peuple Ngambay. Passé ce bref épisode, les compositions en langues et musiques locales se poursuivront et obtiendront, avec le Concile, largement  « droit de cité » dans l’Église.

En pays Ngambay le P. Marie-Auguste, à son retour de congé, va rejoindre le P. Édouard et l’abbé François Ngaïbi, à MBALKABRA. Dans cette station le 4 octobre
1959 a lieu la bénédiction d’une vaste église de briques roses, à la charpente métallique, couverte de tôles. Elle pourra accueillir les assemblées de prières de plus en plus  nombreuses dans ce secteur, où la population  s’est montrée particulièrement réceptive à la Parole de Dieu, et les chefs coutumiers favorables. (cf.www.freres-capucins.fr/IMG/pdf/Gaumain.pdf)

 «  Bon et fidèle serviteur entre dans la joie de ton Maître » Mathieu 25, 21


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