mardi 24 avril 2012

JOURNEE MONDIALE DE LA PRIERE POUR LES VOCATIONS


LES VOCATIONS AUTOCHTONES AU TCHAD
Ancienne chapelle du Grd. Séminaire st. Luc de Bakara

En cette  49ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, qui sera célébrée ce 29 avril 2012, quatrième dimanche de Pâques, nous voudrions faire un petit bilan des vocations natives au Tchad.
Certes, les vocations sont  don de l’Amour de Dieu mais l’homme peut-il aussi susciter la vocation, la cultiver ?
Pour cela la famille, la communauté sont un lieu adéquat et propice :
 « la mission éducative de la famille chrétienne [est] un vrai ministère, grâce auquel l’Évangile est transmis et diffusé, à tel point que la vie familiale dans son ensemble devient chemin de foi et en quelque sorte initiation chrétienne ou école de vie à la suite du Christ. Dans la famille, consciente d’un tel don, comme l’a écrit Paul VI, “tous les membres de la famille évangélisent et sont évangélisés”. En vertu de ce ministère d’éducation, les parents, à travers leur témoignage de vie, sont les premiers hérauts de l’Évangile auprès de leurs enfants. Ils deviennent pleinement parents en ce sens qu’ils engendrent non seulement à la vie selon la chair mais aussi à celle qui, à travers la renaissance dans l’Esprit, jaillit de la Croix et de la Résurrection du Christ ».(Africae Munus, 82)
Dessein d'une famille ideale

Et même si l’Eglise nous demande à voler aux secours des églises sœurs en crise vocationnelle, nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons. Et si jamais nous voulons de notre pauvreté comme tel est le cas maintenant, nous devons promouvoir les vocations sur tous les axes de la pastorle :
« L’Église qui chemine en Afrique est appelée à contribuer à la nouvelle évangélisation également dans les pays sécularisés, d’où provenaient auparavant de nombreux missionnaires et qui aujourd’hui manquent malheureusement de vocations sacerdotales et à la vie consacrée. Entre-temps, un grand nombre d’Africains et d’Africaines ont accueilli l’invitation du Maître de la moisson (cf. Mt 9, 37-38) à travailler à sa vigne (cf. Mt 20, 1-16). Sans diminuer l’élan missionnaire ad gentes dans les différents pays, et même sur le continent tout entier, les Évêques d’Afrique doivent accueillir avec générosité l’invitation de leurs confrères des pays qui manquent de vocations, et venir en aide aux fidèles privés de prêtres » (Africae Munus, 167)
Dans une page célèbre des Confessions, saint Augustin exprime avec une grande intensité sa découverte de Dieu, suprême beauté et suprême amour, un Dieu qui lui avait été toujours proche, auquel il ouvrait enfin son esprit et son cœur pour être transformé : « Bien tard je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t'ai aimée! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors. C’est là que je te cherchais. Tout disgracieux, je me ruais sur tes gracieuses créatures. Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi. Loin de toi, elles me retenaient, elles qui ne seraient, si elles n’étaient en toi. Tu m’appelas, crias, rompis ma surdité. Tu brillas, et ta splendeur a ôté ma cécité ; tu répandis ton parfum, je respirai, je soupirai, je t’ai goûté, et j’eus faim et soif; tu m’as touché, et je brûlai du désir de ta paix » (X, 27.38). Par ces images, le saint Évêque d’Hippone cherche à décrire le mystère ineffable de la rencontre avec Dieu, avec son amour qui transforme toute l’existence.
Mais pouvons-nous aussi, Tchadiens, jeunes religieux tchadiens faire nôtres ces paroles de saint Augustin ?
Nous pensons, de notre humble avis qu’il sera un peu difficile de nous approprier de ces paroles après 83 ans d’évangélisation. Quel bilan pouvons-nous tirer de l’histoire de notre vocation religieuse, sacerdotale ?
Oui la vie religieuse, la vie sacerdotale est un don, un amour sans  réserve qui nous précède, nous soutient et nous appelle tout au long du chemin de la vie. Le Bienheureux Jean-Paul II, affirmait que « tout acte ministériel, en même temps qu'il conduit à aimer et à servir l'Église, pousse à mûrir toujours davantage dans l'amour et dans le service du Christ Tête, Pasteur et Époux de l'Église ; cet amour se présente toujours comme une réponse à l'amour prévenant, libre et gratuit de Dieu dans le Christ » (Exhort. apost. Pastores dabo vobis, 25).
Mgr. Mathias Ngarteri- archevêque de N'djaména

En effet chaque vocation est un appel de Dieu et celui qui nous appelle pour sa moisson. C’est ainsi que nous pouvons aussi nous joindre à Mgr Matthias Ngarteri Mayadi, archevêque de N’djaména pour fêter son jubilé épiscopale, ce 29 avril. Mgr Mathhias est ordonné évêque le 29 avril 1987 à Sarh où il est resté comme évêque jusqu’à 1992. Chaque vocation particulière naît, en effet, de l’initiative de Dieu, est don de l’amour de Dieu ! C’est Lui qui fait le “premier pas”, non à cause d’une particulière bonté rencontrée chez nous, mais grâce à la présence de son amour « répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5, 5).
A Monseigneur Mathias Ngarteri Mayadi, nous disons: Ad multos annos. Veillisant il fructifie encore!
Et jusqu'à lors il faut se rappeler que nous allons seulement 3 evêques autochtones sur 8.
Les 3 uniques évêques tchadiens devant la cathédrale de sarh en janv.12


La vie sacerdotale s’est faite  chaire  Tchad avec le premier séminaire  a été fondé à Bousso  en 1954  puis il sera transféré plus tard en 1957 à Sarh. Et le Tchad a eu son premier prêtre, François Ngaibi le 10 février 1957, que lui a étudié à Toulouse, en France. Mais  ce serait vraimment plus tard vers 1970 que l’Eglise du Tchad a commencé à compter ses prêtres. Aujourd’hui nous pouvons compter environ 130 prêtres en activités.
« Le prêtre n’est pas prêtre pour lui. Il l’est pour vous » (Le Curé d’Ars. Sa pensée – Son cœur, Foi Vivante, 1966, p. 100).

Nous avons 63 grands séminaristes, 57 séminaristes-philosophes et une centaine de religieuses.
Avec ce nombre réduit des ouvriers pour a moisson de 8 diocèses, nous avons tous le devoir d’animer pour les jeunes pour la vocation sacerdotale. La pastorale des vocations doit être notre affaire à nous tous comme baptisés et à plus forte raison comme religieux. Nous devons proposer aux jeunes cette vie en leur parlant de l’amour infini.
Quelques Grands Séminaristes au Centre d'Acceuil de Sarh
Animons nos paroisses petites comme grandes à devenir  des foyers de vocations religieuses, sacerdotales et missionnaires. Qu’il y ait des familles capables de discerner et d’encourager des vocations en gestation. De la même manière peuvent aussi agir les communautés ecclésiales de base. Que les jeunes se sentent accueillis, motivés et soutenus moralement, spirituellement et économiques par leurs CEB. A cet effet Les CEB doivent être capables d’offrir aux jeunes filles et aux jeunes garçons un sage et solide accompagnement spirituel.
Deux de trois diacres tchadiens Jesuites ordonnés à Abidjan le 24 .03.12

Tout cela pour que l’Eglise Famille de Dieu qui est au Tchad soit capable de « fabriquer » elle-même ses prêtres, ses religieuses et ses missionnaires.
Oui il est un temps d’être autosuffisant en tous les sens. La prise en charge ne doit pas seulement être matérielle ou économique mais elle doit aussi viser la vocation : s’acquérir soi-même son personnel apostolique sans dépendre de l’extérieur comme il est le cas maintenant.
Il y a déjà l’expérience combien louables de foyers séminaires domestiques de certains qui marchent, pourquoi pas chaque diocèse, chaque paroisse ne pouvait avoir son « foyer séminaire domestique ».

Il faut oser, il faut risquer. Quand le semeur sort pour semer ce ne sont pas tous les grains qui tombent qui vont germer et porter de fruits. Alors il est temps de nous jeter à l'eau,  de promouvoir nos vocations natives.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire