vendredi 10 février 2012


11 FÉVRIER: JOURNÉE MONDIALE DES MALADES
Notre Dame de Lourdes et Sainte Bernadette


La statue du Bon Samaritain- Hôpital de Goundi


A l'occasion de 20ème Journée mondiale du Malade 2012, célébrée en la fête de Notre Dame de Lourdes le Saint Père a voulu souligné l'importance du sacrement de l'onction des malades dans l'église. La Journée a été mise sur la citation tirée de l'évangile de saint Luc: « Relève-toi, va ; ta foi t’a sauvé » (Lc 17,19)

L'expérience de la souffrance physique et spirituelle que nous appelons maladie est souvent une expérience personnelle dure de grande épreuve oú le souffrant ou la malade a besoin d'une proximité spirituelle particulière.
L'église par nature et sa manière essaie d'apporter son affection à tous et toutes ceux et celles qui souffrent.

Dans le site officiel du Ministère de la Santé de la République du Tchad, Madame la ministre, Mme Toupta Boguena, dans son allocution  du 1er décembre 2011,  à l'occasion de la Journée Mondiale de Lutte contre le Sida disait: “Notre pays le Tchad fait partie des pays au monde oú  la séroprévalence de l’infection par le VIH dans la population de 15 à 48 ans est de 3,3% pour l’ensemble du pays. Les femmes sont les plus touchées, soit 4 % contre 2,6 % pour les hommes. Les régions les plus touchées sont le Logone Oriental (9,8%), la région de N’Djaména (8,3 %,), le Lac Tchad (5,2 %) et le Logone Occidental (5,1 %).
Pour Mme la ministre, le plus inquiétant, c’est que le monde rural se trouve aujourd’hui le plus exposé avec un faible taux d’utilisation des préservatifs. Selon l’ONUSIDA, le nombre de personnes vivant avec le VIH au Tchad est de 210.000. Cette même projection donne 22.360 nouvelles infections, 12.948 cas de décès en 2010 avec 209.691 orphelins du VIH. A cela s’ajoute la situation liée à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant qui demeure inquiétante. Seulement 36 % de femmes enceintes sont vues en consultation prénatale et 7 % seulement des femmes enceintes séropositives acceptent d’être mises sous traitement ARV. Aussi 14 % seulement des enfants nés des mères séropositives sont-ils sous traitement ARV.”(http://www.sante-tchad.org/le-Tchad-celebre-la-journee-Mondiale-de-lutte-contre-le-Sida_a122.html)
Centre de Santé de Miangara-Sarh




S'il est vrai et juste de reconnaitre les efforts conjugués de l'Etat ces 5 dernières annés pour ameliorer les conditions des malades de sida en leur accordant en 2008 gratuitement les Anti Retroviraux et maintenant des constructions des dispensaires et hôpitaux partout dans le pays, il faut  dire que cela en suffit pas encore. Le Tchad fait partie des 7 pays au monde oú le taux de mortalité est assez élevé, 15/1000, chaque année (seulement après Angola, Afghanistan, Afrique du Sud, Nigeria, Russie, Urkraine-cf.www.indexmundi.com) en 2011.
Mais c'est amertume que nous constatons que l'argent du pétrole va l'armement. Selon le Journal La Croix, le journal quotidien français, dans son article du 31 janvier 2012, le Tchad en cesse d'augmenter son budget pour les armes:
« Les dépenses militaires du Tchad sont passées de 35,3 milliards de francs CFA (53 millions d’euros) en 2004 à 275,7 milliards de francs CFA (420 millions d’euros) en 2008, soit une multiplication par 7,79 »,  calculent les auteurs du rapport. En 2010, les achats d’armes s’élevaient encore à 154 milliards de francs CFA (234 millions d’euros). La défense reste le deuxième budget de l’État derrière les infrastructures, mais devant l’éducation ou la santé, des secteurs pourtant très faiblement développés.”
Ce qui veut dire que la santé, l'éducation en sont pas des priorités pour l'Etat Tchadien. Nous pouvons donc mourir mais les armes avant tout!
Cependant l'Eglise face à cette irresponsabilité de l'Etat, en peut pas laisser ses malades et applique l’évangélique emblématique du Bon Samaritain, (cf. Lc 10, 29-37), je voudrais mettre l’accent sur les "sacrements de guérison", c'est-à-dire sur le sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation et sur l’Onction des malades, qui trouvent leur accomplissement naturel dans la communion eucharistique.

La rencontre de Jésus avec les dix lépreux, racontée dans l’évangile de saint Luc (cf. Lc 17, 11-19), et en particulier les paroles que le Seigneur adresse à l’un d’entre eux : « Relève-toi, va ; ta foi t’a sauvé ! » (v. 19), aident à prendre conscience de l’importance de la foi pour ceux qui, marqués par la souffrance et la maladie, s’approchent du Seigneur. Dans leur rencontre avec Lui, ils peuvent réellement faire l’expérience que celui qui croit n’est jamais seul ! En effet, Dieu, dans son Fils ne nous abandonne pas à nos angoisses et à nos souffrances, mais Il nous est proche, Il nous aide à les porter et Il désire nous guérir au plus profond de notre cœur (cf. Mc 2, 1-12).
Jésus guérisait



La foi de l’unique lépreux qui - se voyant guéri, plein de surprise et de joie - revient immédiatement à Jésus, à la différence des autres, pour manifester sa reconnaissance, nous permet de percevoir que la santé recouvrée est le signe de quelque chose de plus précieux que la simple guérison physique ; elle est le signe du salut que Dieu nous donne dans le Christ. Ceci s’exprime dans les paroles de Jésus : ta foi t’a sauvé. Celui qui invoque le Seigneur dans la souffrance et la maladie est sûr que Son amour ne l’abandonne jamais, et que l’amour de l’Église, qui prolonge dans le temps Son œuvre de Salut, ne lui manquera jamais. La guérison physique, expression d’un salut plus profond, révèle ainsi l’importance que l’homme a aux yeux du Seigneur, dans la totalité de son âme et de son corps. Du reste, chaque sacrement exprime et réalise la proximité de Dieu lui-même, qui, d’une façon absolument gratuite, « nous touche au moyen des réalités matérielles…, en en faisant des instruments de la rencontre entre nous et Lui-même » (Homélie, Messe chrismale, 1er avril 2010). « L’unité entre création et rédemption est ainsi rendue visible. Les sacrements sont l’expression du caractère corporel de notre foi, qui embrasse la personne tout entière dans son corps et dans son âme » (Homélie, Messe chrismale, 21 avril 2011).

La tâche principale de l’Église  et celle de tout chrétien es est certainement l’annonce du Royaume de Dieu, « mais cette annonce doit elle-même constituer un processus de guérison "…panser les cœurs meurtris" (Is 61,1) » (ibid), selon la charge que Jésus a confiée à ses disciples (cf. Lc 9, 1-2 ; Mt 10, 1.5-14 ; Mc 6, 7-13). Le lien entre la santé physique et la guérison des blessures de l’âme nous aide donc à mieux comprendre "les sacrements de guérison".


Infirmiers du Dispensaire St. FranÇois de Bodo/Doba


Dieu, « riche en miséricorde » (Ep 2,4), comme le père de la parabole évangélique (cf. Lc 15, 11-32) ne ferme son cœur à aucun de ses fils, mais Il les attend, les recherche, les rejoint là où le refus de la communion emprisonne dans l’isolement et la division, Il les appelle à se rassembler autour de sa table, dans la joie de la fête du pardon et de la réconciliation. Le temps de la souffrance, dans lequel pourrait surgir la tentation de s’abandonner au découragement et au désespoir, peut alors se transformer en temps de grâce pour rentrer en soi-même, et comme le fils prodigue de la parabole, pour réfléchir à sa vie, en y reconnaissant des erreurs et des échecs, pour éprouver la nostalgie de l’étreinte du Père, et reprendre le chemin vers sa maison. Lui, dans son grand amour, veille toujours et partout sur nos vies et nous attend pour offrir à chacun des enfants qui reviennent à Lui le don de la pleine réconciliation et de la joie.

La lecture des Évangiles fait clairement apparaître que Jésus a toujours manifesté une attention particulière aux malades. Il n’a pas seulement envoyé ses disciples soigner leurs blessures (cf. Mt 10,8 ; Lc 9,2 ; 10,9), mais il a aussi institué pour eux un sacrement spécifique : l’Onction des malades. La lettre de Jacques atteste la présence de ce geste sacramentel dès la première communauté chrétienne (cf. 5, 14-16) : dans l’Onction des malades, accompagnée de la prière des Anciens, l’Église tout entière confie les malades au Seigneur souffrant et glorifié pour qu’Il allège leurs peines et les sauve ; plus encore, elle les exhorte à s’unir spirituellement à la passion et à la mort du Christ, afin de contribuer ainsi au bien du Peuple de Dieu.
Ce sacrement nous amène à contempler le double mystère du Mont-des-Oliviers, où Jésus s’est trouvé dramatiquement confronté à la voie que lui indiquait le Père, celle de la Passion, de l’acte suprême d’amour, et l’a accueillie. Dans cette heure d’épreuve, Il est le médiateur, « en portant en lui-même, assumant en lui la souffrance et la passion du monde, la transformant en cri vers Dieu, la portant devant les yeux et entre les mains de Dieu, et la portant ainsi réellement au moment de la Rédemption » (Lectio Divina, Rencontre avec le clergé de Rome, 18 février 2010). Mais « le Jardin des Oliviers est aussi le lieu d’où Il est monté vers le Père ; c’est donc le lieu de la Rédemption… Ce double mystère du Mont-des-Oliviers est aussi sans cesse "actif" dans l’huile sacramentelle de l’Église… signe de la bonté de Dieu qui nous rejoint » (Homélie, Messe Chrismale, 1er avril 2010). Dans l’Onction des malades, la matière sacramentelle de l’huile nous est offerte, pourrait-on dire, « comme un remède de Dieu… qui à ce moment nous assure de sa bonté, nous offre force et consolation, mais qui, en même temps, au-delà du temps de la maladie, nous renvoie à la guérison définitive, à la résurrection (cf Jc 5,14) ».



Ce sacrement mérite aujourd’hui une plus grande considération, aussi bien dans la réflexion théologique que dans l’action pastorale auprès des malades. Puisque l’Onction des Malades valorise le contenu des prières liturgiques adaptées aux diverses situations humaines liées à la maladie, et pas seulement à la fin de la vie, elle ne doit pas être considérée comme un "sacrement mineur" par rapport aux autres. L’attention - et le soin pastoral - des malades si elle est, d’une part, le signe de la tendresse de Dieu pour celui qui souffre, constitue également, d’autre part, un bien spirituel pour les prêtres et la communauté chrétienne tout entière, prenant conscience que ce qui est fait au plus petit est fait à Jésus lui-même (cf Mt 25,40).
Notre Dame de Lourdes et Sainte Bernadette priez pour nous
Notre Dame de Lourdes et Sainte Bernadette






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire