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FÉVRIER: JOURNÉE MONDIALE DES MALADES
Notre Dame de Lourdes et Sainte Bernadette |
La statue du Bon Samaritain- Hôpital de Goundi |
A l'occasion de 20ème Journée mondiale du Malade 2012, célébrée en
la fête de Notre Dame de Lourdes le Saint Père a voulu souligné l'importance du
sacrement de l'onction des malades dans l'église. La Journée a été mise sur la
citation tirée de l'évangile de saint Luc: « Relève-toi, va ; ta foi t’a sauvé
» (Lc 17,19)
L'expérience de la souffrance physique et spirituelle que nous appelons
maladie est souvent une expérience personnelle dure de grande épreuve oú le souffrant
ou la malade a besoin d'une proximité spirituelle particulière.
L'église par nature et sa manière essaie d'apporter son affection à tous et
toutes ceux et celles qui souffrent.
Dans le site officiel du Ministère de la Santé de la République du Tchad,
Madame la ministre, Mme Toupta Boguena, dans son allocution du 1er décembre 2011, à l'occasion de la Journée Mondiale de Lutte
contre le Sida disait: “Notre pays le Tchad fait partie des pays au monde
oú la séroprévalence de l’infection par
le VIH dans la population de 15 à 48 ans est de 3,3% pour l’ensemble du
pays. Les femmes sont les plus touchées, soit 4 % contre 2,6 % pour les hommes.
Les régions les plus touchées sont le Logone Oriental (9,8%),
la région de N’Djaména (8,3 %,), le Lac Tchad (5,2 %) et le Logone
Occidental (5,1 %).
Pour Mme la ministre, le plus inquiétant, c’est que le monde rural se
trouve aujourd’hui le plus exposé avec un faible taux d’utilisation des
préservatifs. Selon l’ONUSIDA, le nombre de personnes vivant avec le VIH au
Tchad est de 210.000. Cette même projection donne 22.360 nouvelles infections,
12.948 cas de décès en 2010 avec 209.691 orphelins du VIH. A cela s’ajoute la
situation liée à la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant
qui demeure inquiétante. Seulement 36 % de femmes enceintes sont vues en
consultation prénatale et 7 % seulement des femmes enceintes séropositives
acceptent d’être mises sous traitement ARV. Aussi 14 % seulement des enfants
nés des mères séropositives sont-ils sous traitement
ARV.”(http://www.sante-tchad.org/le-Tchad-celebre-la-journee-Mondiale-de-lutte-contre-le-Sida_a122.html)
Centre de Santé de Miangara-Sarh |
S'il est vrai et juste de reconnaitre les efforts conjugués de l'Etat ces 5
dernières annés pour ameliorer les conditions des malades de sida en leur
accordant en 2008 gratuitement les Anti Retroviraux et maintenant des
constructions des dispensaires et hôpitaux partout dans le pays, il faut dire que cela en suffit pas encore. Le Tchad
fait partie des 7 pays au monde oú le taux de mortalité
est assez élevé, 15/1000, chaque année (seulement après Angola,
Afghanistan, Afrique du Sud, Nigeria, Russie, Urkraine-cf.www.indexmundi.com)
en 2011.
Mais c'est amertume que nous constatons que l'argent du pétrole va l'armement.
Selon le Journal La Croix, le journal quotidien français, dans son article du
31 janvier 2012, le Tchad en cesse d'augmenter son budget pour les armes:
« Les
dépenses militaires du Tchad sont passées de 35,3 milliards de francs CFA (53
millions d’euros) en 2004 à 275,7 milliards de francs CFA (420 millions
d’euros) en 2008, soit une multiplication par 7,79 », calculent les auteurs du rapport. En 2010,
les achats d’armes s’élevaient encore à 154 milliards de francs CFA (234
millions d’euros). La défense reste le deuxième budget de l’État derrière les
infrastructures, mais devant l’éducation ou la santé, des secteurs pourtant
très faiblement développés.”
Ce qui
veut dire que la santé, l'éducation en sont pas des priorités pour l'Etat
Tchadien. Nous pouvons donc mourir mais les armes avant tout!
Cependant
l'Eglise face à cette irresponsabilité de l'Etat, en peut pas laisser ses
malades et applique l’évangélique emblématique du Bon Samaritain, (cf. Lc 10,
29-37), je voudrais mettre l’accent sur les "sacrements de guérison",
c'est-à-dire sur le sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation et sur
l’Onction des malades, qui trouvent leur accomplissement naturel dans la
communion eucharistique.
La
rencontre de Jésus avec les dix lépreux, racontée dans l’évangile de saint Luc
(cf. Lc 17, 11-19), et en particulier les paroles que le Seigneur adresse à
l’un d’entre eux : « Relève-toi, va ; ta foi t’a sauvé ! » (v. 19), aident à
prendre conscience de l’importance de la foi pour ceux qui, marqués par la
souffrance et la maladie, s’approchent du Seigneur. Dans leur rencontre avec
Lui, ils peuvent réellement faire l’expérience que celui qui croit n’est jamais
seul ! En effet, Dieu, dans son Fils ne nous abandonne pas à nos angoisses et à
nos souffrances, mais Il nous est proche, Il nous aide à les porter et Il
désire nous guérir au plus profond de notre cœur (cf. Mc 2, 1-12).
Jésus guérisait |
La foi de
l’unique lépreux qui - se voyant guéri, plein de surprise et de joie - revient
immédiatement à Jésus, à la différence des autres, pour manifester sa
reconnaissance, nous permet de percevoir que la santé recouvrée est le signe de
quelque chose de plus précieux que la simple guérison physique ; elle est le
signe du salut que Dieu nous donne dans le Christ. Ceci s’exprime dans les
paroles de Jésus : ta foi t’a sauvé. Celui qui invoque le Seigneur dans la
souffrance et la maladie est sûr que Son amour ne l’abandonne jamais, et que
l’amour de l’Église, qui prolonge dans le temps Son œuvre de Salut, ne lui
manquera jamais. La guérison physique, expression d’un salut plus profond,
révèle ainsi l’importance que l’homme a aux yeux du Seigneur, dans la totalité
de son âme et de son corps. Du reste, chaque sacrement exprime et réalise la
proximité de Dieu lui-même, qui, d’une façon absolument gratuite, « nous touche
au moyen des réalités matérielles…, en en faisant des instruments de la
rencontre entre nous et Lui-même » (Homélie, Messe chrismale, 1er avril 2010).
« L’unité entre création et rédemption est ainsi rendue visible. Les sacrements
sont l’expression du caractère corporel de notre foi, qui embrasse la personne
tout entière dans son corps et dans son âme » (Homélie, Messe chrismale, 21
avril 2011).
La tâche principale
de l’Église et celle de tout chrétien es
est certainement l’annonce du Royaume de Dieu, « mais cette annonce doit
elle-même constituer un processus de guérison "…panser les cœurs
meurtris" (Is 61,1) » (ibid), selon la charge que Jésus a confiée à ses
disciples (cf. Lc 9, 1-2 ; Mt 10, 1.5-14 ; Mc 6, 7-13). Le lien entre la santé
physique et la guérison des blessures de l’âme nous aide donc à mieux
comprendre "les sacrements de guérison".
Infirmiers du Dispensaire St. FranÇois de Bodo/Doba |
Dieu, «
riche en miséricorde » (Ep 2,4), comme le père de la parabole évangélique (cf.
Lc 15, 11-32) ne ferme son cœur à aucun de ses fils, mais Il les attend, les
recherche, les rejoint là où le refus de la communion emprisonne dans
l’isolement et la division, Il les appelle à se rassembler autour de sa table,
dans la joie de la fête du pardon et de la réconciliation. Le temps de la
souffrance, dans lequel pourrait surgir la tentation de s’abandonner au
découragement et au désespoir, peut alors se transformer en temps de grâce pour
rentrer en soi-même, et comme le fils prodigue de la parabole, pour réfléchir à
sa vie, en y reconnaissant des erreurs et des échecs, pour éprouver la
nostalgie de l’étreinte du Père, et reprendre le chemin vers sa maison. Lui,
dans son grand amour, veille toujours et partout sur nos vies et nous attend
pour offrir à chacun des enfants qui reviennent à Lui le don de la pleine
réconciliation et de la joie.
La
lecture des Évangiles fait clairement apparaître que Jésus a toujours manifesté
une attention particulière aux malades. Il n’a pas seulement envoyé ses
disciples soigner leurs blessures (cf. Mt 10,8 ; Lc 9,2 ; 10,9), mais il a
aussi institué pour eux un sacrement spécifique : l’Onction des malades. La
lettre de Jacques atteste la présence de ce geste sacramentel dès la première
communauté chrétienne (cf. 5, 14-16) : dans l’Onction des malades, accompagnée
de la prière des Anciens, l’Église tout entière confie les malades au Seigneur
souffrant et glorifié pour qu’Il allège leurs peines et les sauve ; plus
encore, elle les exhorte à s’unir spirituellement à la passion et à la mort du
Christ, afin de contribuer ainsi au bien du Peuple de Dieu.
Ce
sacrement nous amène à contempler le double mystère du Mont-des-Oliviers, où
Jésus s’est trouvé dramatiquement confronté à la voie que lui indiquait le
Père, celle de la Passion, de l’acte suprême d’amour, et l’a accueillie. Dans
cette heure d’épreuve, Il est le médiateur, « en portant en lui-même, assumant
en lui la souffrance et la passion du monde, la transformant en cri vers Dieu,
la portant devant les yeux et entre les mains de Dieu, et la portant ainsi
réellement au moment de la Rédemption » (Lectio Divina, Rencontre avec le
clergé de Rome, 18 février 2010). Mais « le Jardin des Oliviers est aussi le lieu
d’où Il est monté vers le Père ; c’est donc le lieu de la Rédemption… Ce double
mystère du Mont-des-Oliviers est aussi sans cesse "actif" dans
l’huile sacramentelle de l’Église… signe de la bonté de Dieu qui nous rejoint »
(Homélie, Messe Chrismale, 1er avril 2010). Dans l’Onction des malades, la
matière sacramentelle de l’huile nous est offerte, pourrait-on dire, « comme un
remède de Dieu… qui à ce moment nous assure de sa bonté, nous offre force et
consolation, mais qui, en même temps, au-delà du temps de la maladie, nous
renvoie à la guérison définitive, à la résurrection (cf Jc 5,14) ».
Ce
sacrement mérite aujourd’hui une plus grande considération, aussi bien dans la
réflexion théologique que dans l’action pastorale auprès des malades.
Puisque l’Onction des Malades valorise le contenu des prières liturgiques
adaptées aux diverses situations humaines liées à la maladie, et pas seulement
à la fin de la vie, elle ne doit pas être considérée comme un "sacrement
mineur" par rapport aux autres. L’attention - et le soin pastoral - des
malades si elle est, d’une part, le signe de la tendresse de Dieu pour
celui qui souffre, constitue également, d’autre part, un bien spirituel pour
les prêtres et la communauté chrétienne tout entière, prenant conscience que ce
qui est fait au plus petit est fait à Jésus lui-même (cf Mt 25,40).
Notre Dame de Lourdes et Sainte Bernadette priez pour nous
Notre Dame de Lourdes et Sainte Bernadette |
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