dimanche 24 juin 2012

RELIGIEUX A L'EXEMPLE DE SAINT PIERRE ET SAINT PAUL


Le religieux ou la religieuse doit être à la manière et au model de saint Pierre et saint Paul.
Le 29 juin la fête des saints Pierre et Paul, nous célèbrons ces grands saints de l'église.
Place se Saint Pierre à Rome- photo prise le 24.06.12

Comme la parole de l’ange à Pierre dans les Actes des Apôtres de la liturgie de la Parole de cette fête :
 « Suis-moi ! » « Mets ta ceinture et tes sandales, mets ton manteau et suis-moi », nous aussi comme religieux et religieuses tchadiens nous appelés à répondre à cet appel à chaque instant de notre vie.
« Suis-moi », ce n’est pas un appel adressé une fois pour toutes, mais c’est une phrase qui ponctue toute la vie apostolique de saint Pierre, qui suscite chaque remise en route. S’il y a le premier appel, la première rencontre du Seigneur, décisive, notre vie chrétienne est une progression d’étape en étape, où le Seigneur ne s’arrête pas à nos échecs, à nos manquements,  à nos fuites, à nos désertions.

Quelle joie et nous dirons même quelle liesse quand nous voyons chaque jour nos cadets et cadettes s’engager à la suite du Christ, mettre leur ceinture et leurs sandales prendre la route de la mission.
Paroisse saint Pierre et saint Paul de Moundou-Tchad

Nous gardons souvent en mémoire le « suis-moi » du bord du lac ou peut-être même au bord lac Tchad, du Chari et du Logone, lorsqu’au début des évangiles synoptiques nous voyons Jésus marchant au bord de la mer de Galilée appeler Pierre et André en train de jeter leurs filet. Un appel radical, une parole d’autorité « Venez à ma suite et je vous ferai pécheur d’hommes » (Mt 4, 19) qui entraine un don généreux et immédiat, un acte décisif : « Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent ». Ce saut dans l’inconnu est nécessaire, mais Pierre ne sait pas encore ce qui l’attend. Il pose un acte qu’il lui faudra assumer. Il finira par l’assumer jusqu’au bout, jusqu’à la mort, jusqu’au martyre. Mais en posant ce choix décisif, il entre dans le grand combat spirituel du chrétien, et toute sa vie, il aura besoin d’entendre à nouveaux cet appel, « suis-moi ».

Le Seigneur Jésus nous appelle comme Tchadiens, avec nos limites, notre situation socio-politique  à le suivre. Mais les choses se précisent peu à peu : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » (Mt 10, 16). Le combat qui s’engage prend forme, l’exigence et la radicalité évangéliques surgissent. Mais cette exigence, c’est d’abord celle du Christ. Alors pour suivre le Christ, pour être configuré à lui, le religieux ou la religieuse est appelée à entrer dans son combat.

Alors il faut toujours se remettre en marche, mais cela serait impossible si ce n’était le Seigneur qui à chaque moment de doute ou d’échec appelait : « suis-moi ». La vie de Pierre est jalonnée d’incompréhensions, d’incapacité à entrer dans le dessein de Dieu. C’est encore davantage ce qui se produit le jeudi saint. Si les apôtres tombent de fatigue et s’endorment, c’est la marque de leur impuissance, de leur impossibilité radicale d’entrer dans le mystère de la mort du Christ. Pourtant, un jour, ils seront conformés au Christ, un jour, Pierre sera mis en croix. La vie de Pierre nous montre que notre vie spirituelle, pourtant faite d’échecs, de doutes, de péchés, avance, parfois sans qu’on s’en aperçoive. Qu’elle avance même là où il semble que tout s’arrête. Et Pierre se remet en route. Et voici encore, dans les Actes des apôtres, un nouvel appel, le dernier qui nous est relaté. Désormais c’est l’ange qui appelle Pierre dans sa prison. « Chaque jour je commence ».
 Ce n’est pas à nous de juger de notre avancement, mais simplement de répondre à cet appel du Seigneur, alors il pourra faire son œuvre en nous, en notre labeur missionnaire.
Icône de Saint Pierre et saint Paul

Après l’appel de l’ange, Pierre va raconter cet évènement aux disciples, « puis ils s’en alla et se mit en route pour une autre destination », disent les Actes, mais on peut aussi traduire : « pour une autre destinée » (Ac 12, 17). Et Pierre disparait quasiment des Actes. Oui, Pierre part vers sa destinée, dans une dernière réponse à ce « suis-moi » qui résonna au bord du lac bien des années plus tôt et qui malgré les incompréhensions et les chutes va s’accomplir, Pierre part vers sa destinée et la suite du Christ est consommée dans le martyre.

Chers compatriotes, chers religieux et religieuses, comme Pierre, comme Paul sur le chemin de Damas, nous sommes toujours inviter à entendre ce « suis-moi ». Nous pouvons parfois avoir l’impression que ce premier appel, et la première réponse sont bien loin. Le combat spirituel qui s’est engagé peut nous dérouter, au sens propre du terme, nous égarer. Alors nous sommes invités à nous laisser toucher par le Christ d’une manière toujours nouvelle. Par la voix d’une parole d’autorité, comme celle qui appelle au bord du lac, par la main ferme qui relève quand Pierre coule, par le regard quand Jésus lève les yeux sur Pierre au moment où le coq chante.
Icône saint Pierre et saint Paul

Mais c’est parce qu’il entre dans une expérience de foi que Pierre peut toujours rebondir, se laisser saisir, qu’il ne sombre pas à l’heure du reniement mais qu’il fait confiance au Seigneur. Alors nous pouvons nous aussi nous appuyer sur la foi de Pierre. C’est sur la foi de Pierre qu’est bâtie sa propre vie, que ce « suis-moi » prend corps. La foi de Pierre, comme notre foi, est parfois fragile : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? », lui dira Jésus. Pourtant cette foi fragile, c’est elle qui fait radicalement basculer toute notre vie car elle s’enracine au plus intime de nous-mêmes. Cette foi, c’est une foi éprouvée dans la chair. Cette affirmation théologique, « tu es le messie, le fils du Dieu vivant » entendue aujourd’hui, est une foi existentielle, « Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle », qui conduit Pierre à entendre à chaque appel ce « suis-moi » qui le conduit toujours plus loin. Alors le chemin se fait, malgré tous les soubresauts de notre vie.

En cette fête des saints apôtres, laissons-nous toujours remettre en route par le Seigneur, afin qu’un jour nous puissions nous écrier avec saint Paul « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. 

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