mardi 24 juillet 2012

FÊTE DE SAINT JACQUES APÔTRE : 25 JUILLET


  La tradition des chemins de Saint Jacques en Espagne  et en Europe est très suivie et pratiquée des croyants et non par rapport. Le but est d'atteindre le tombeau Légendaire de Saint Jacques le Majeur, tombeau légendaire pour certains, et vrai pour d'autres, situé dans le crypte de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle en Galice, en Espagne.
La carte des chemins de Saint Jacques de Compostelle en Europe

St Jacques le majeur était fils de Zébédée et frère de saint Jean. Ils étaient pêcheurs sur le lac de Tibériade, compagnons de Simon et d'André. Ils étaient dans la barque de leur père et réparaient les filets quand Jésus, passant sur le rivage, leur dit :"Suivez-moi." Ils le suivirent. Avec Pierre, Jacques et Jean seront les plus proches des apôtres de Jésus. Ils sont à la Transfiguration, ils entrent auprès de la petite fille de Jaïre. Ils seront au jardin des Oliviers. Jacques, comme Jean, désire la première place auprès du Maître (Marc 10. 37). Il y gagnera l'annonce de son martyre: "Ma coupe, vous la boirez." De même quand il veut faire tomber le feu du ciel sur un village inhospitalier, ce fils du tonnerre s'attire une réprimande. Jésus ne ménage pas ceux à qui il accorde sa confiance privilégiée.
St. Jacques de Compostelle en statue

 A la fin du 7ème siècle, une tradition fit de Jacques l'évangélisateur de l'Espagne, avant sa mort ou par ses reliques.
Son corps aurait été découvert dans un champ grâce à une étoile : le campus stellae, devenu Compostelle. Après Jérusalem et Rome, ce fut le lieu d'un des plus célèbres pèlerinages de la chrétienté au Moyen Age et de nos jours encore.
Fête de saint Jacques, Apôtre. Fils de Zébédée et frère de saint Jean l’Évangéliste, il fut appelé par Jésus au bord du lac de Galilée avec son frère. Il fut témoin, avec Pierre et Jean, de la Transfiguration du Seigneur et aussi de son agonie. Décapité par ordre du roi Hérode Agrippa, aux environs de la Pâque en 42, il fut le premier des Apôtres à recevoir la couronne du martyre.
Devanture de la cathédrale en 2010 pour accueillir les pèlerins

Mis en place après la découverte du supposé tombeau de saint Jacques au début du IXe siècle, le pèlerinage de Compostelle devient à partir du XIe siècle un grand pèlerinage de la Chrétienté médiévale. Mais c'est seulement après la prise de Grenade en 1492, sous le règne de Ferdinand d'Aragon et d'Isabelle la Catholique, que le pape Alexandre VI déclare officiellement Saint-Jacques-de-Compostelle lieu d'un des « trois grands pèlerinages de la Chrétienté », avec ceux de Jérusalem et de Rome.
Récemment, l'interprétation du sanctuaire a subi une évolution doctrinale : le mot « tombeau » a disparu des discours des deux derniers papes. Jean-Paul II parlant du « mémorial de saint Jacques », sans utiliser le mot « reliques » et Benoît XVI disant simplement que la cathédrale de Compostelle « est liée à la mémoire de saint Jacques »".
Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui correspondent à plusieurs itinéraires en Espagne et en France, ont été déclarés en 1987 « Premier itinéraire culturel » par le Conseil de l'Europe.
Cathédrale de Saint Jacques de Santiago de Compostelle

Le pèlerinage est né de la découverte, dite miraculeuse d'un tombeau, faite en Galice vers l'an 800. Ce tombeau a été retrouvé par l'ermite Pelayo (ou Pelagius) qui aurait eu une révélation dans son sommeil. Il aurait été guidé par une étoile dans le ciel, d'où une des étymologies avancées pour Compostelle : Campus Stellae ou champ de l'étoile. Suite à cette révélation mystérieuse et après concertation, l'Église locale déclara qu'il s'agissait du tombeau de l'apôtre Jacques, frère de Jean l'Évangéliste et premier apôtre martyr de la chrétienté. Les premiers écrits mentionnant la prédication de Jacques en Espagne remontent au VIIe siècle. Ils ont été repris au XIIe siècle et incorporés au Codex Calixtinus( à propos, ce codex a été volé l'année dernière, 2011 et retrouvée cette année, le 04 juillet 2012. Un objet de grande valeur).
 L'apôtre Jacques aurait quitté le Proche-Orient au ier siècle avec pour mission de prêcher la parole du Christ en Occident jusque dans la péninsule Ibérique. Rentré en Palestine, il fut décapité sur ordre du roi Hérode Agrippa. Recueillie par ses compagnons, sa dépouille fut portée dans une embarcation. Guidée par un ange, l'esquif franchit le détroit de Gibraltar avant de s'échouer sur les côtes de Galice.
Le Botafumeiro, encensoir en laiton argenté, est haut de 1,60 m et pèse 54 kg. Il fut exécuté par l’orfèvre Losada en 1851.

La coquille de st Jacques de Compostelle
Théodomire, évêque d'Iria-Flavia (aujourd'hui Padrón), reconnut ce tombeau comme étant celui de Saint Jacques en 835 et le roi Alphonse II des Asturies y fit édifier une église. Il faudra toutefois attendre l'année 1884 pour que le pape Léon XIII confirme de son autorité, dans la lettre apostolique Deus Omnipotens, la reconnaissance des reliques de saint Jacques faite par l'archevêque de Compostelle.

dimanche 24 juin 2012

RELIGIEUX A L'EXEMPLE DE SAINT PIERRE ET SAINT PAUL


Le religieux ou la religieuse doit être à la manière et au model de saint Pierre et saint Paul.
Le 29 juin la fête des saints Pierre et Paul, nous célèbrons ces grands saints de l'église.
Place se Saint Pierre à Rome- photo prise le 24.06.12

Comme la parole de l’ange à Pierre dans les Actes des Apôtres de la liturgie de la Parole de cette fête :
 « Suis-moi ! » « Mets ta ceinture et tes sandales, mets ton manteau et suis-moi », nous aussi comme religieux et religieuses tchadiens nous appelés à répondre à cet appel à chaque instant de notre vie.
« Suis-moi », ce n’est pas un appel adressé une fois pour toutes, mais c’est une phrase qui ponctue toute la vie apostolique de saint Pierre, qui suscite chaque remise en route. S’il y a le premier appel, la première rencontre du Seigneur, décisive, notre vie chrétienne est une progression d’étape en étape, où le Seigneur ne s’arrête pas à nos échecs, à nos manquements,  à nos fuites, à nos désertions.

Quelle joie et nous dirons même quelle liesse quand nous voyons chaque jour nos cadets et cadettes s’engager à la suite du Christ, mettre leur ceinture et leurs sandales prendre la route de la mission.
Paroisse saint Pierre et saint Paul de Moundou-Tchad

Nous gardons souvent en mémoire le « suis-moi » du bord du lac ou peut-être même au bord lac Tchad, du Chari et du Logone, lorsqu’au début des évangiles synoptiques nous voyons Jésus marchant au bord de la mer de Galilée appeler Pierre et André en train de jeter leurs filet. Un appel radical, une parole d’autorité « Venez à ma suite et je vous ferai pécheur d’hommes » (Mt 4, 19) qui entraine un don généreux et immédiat, un acte décisif : « Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent ». Ce saut dans l’inconnu est nécessaire, mais Pierre ne sait pas encore ce qui l’attend. Il pose un acte qu’il lui faudra assumer. Il finira par l’assumer jusqu’au bout, jusqu’à la mort, jusqu’au martyre. Mais en posant ce choix décisif, il entre dans le grand combat spirituel du chrétien, et toute sa vie, il aura besoin d’entendre à nouveaux cet appel, « suis-moi ».

Le Seigneur Jésus nous appelle comme Tchadiens, avec nos limites, notre situation socio-politique  à le suivre. Mais les choses se précisent peu à peu : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » (Mt 10, 16). Le combat qui s’engage prend forme, l’exigence et la radicalité évangéliques surgissent. Mais cette exigence, c’est d’abord celle du Christ. Alors pour suivre le Christ, pour être configuré à lui, le religieux ou la religieuse est appelée à entrer dans son combat.

Alors il faut toujours se remettre en marche, mais cela serait impossible si ce n’était le Seigneur qui à chaque moment de doute ou d’échec appelait : « suis-moi ». La vie de Pierre est jalonnée d’incompréhensions, d’incapacité à entrer dans le dessein de Dieu. C’est encore davantage ce qui se produit le jeudi saint. Si les apôtres tombent de fatigue et s’endorment, c’est la marque de leur impuissance, de leur impossibilité radicale d’entrer dans le mystère de la mort du Christ. Pourtant, un jour, ils seront conformés au Christ, un jour, Pierre sera mis en croix. La vie de Pierre nous montre que notre vie spirituelle, pourtant faite d’échecs, de doutes, de péchés, avance, parfois sans qu’on s’en aperçoive. Qu’elle avance même là où il semble que tout s’arrête. Et Pierre se remet en route. Et voici encore, dans les Actes des apôtres, un nouvel appel, le dernier qui nous est relaté. Désormais c’est l’ange qui appelle Pierre dans sa prison. « Chaque jour je commence ».
 Ce n’est pas à nous de juger de notre avancement, mais simplement de répondre à cet appel du Seigneur, alors il pourra faire son œuvre en nous, en notre labeur missionnaire.
Icône de Saint Pierre et saint Paul

Après l’appel de l’ange, Pierre va raconter cet évènement aux disciples, « puis ils s’en alla et se mit en route pour une autre destination », disent les Actes, mais on peut aussi traduire : « pour une autre destinée » (Ac 12, 17). Et Pierre disparait quasiment des Actes. Oui, Pierre part vers sa destinée, dans une dernière réponse à ce « suis-moi » qui résonna au bord du lac bien des années plus tôt et qui malgré les incompréhensions et les chutes va s’accomplir, Pierre part vers sa destinée et la suite du Christ est consommée dans le martyre.

Chers compatriotes, chers religieux et religieuses, comme Pierre, comme Paul sur le chemin de Damas, nous sommes toujours inviter à entendre ce « suis-moi ». Nous pouvons parfois avoir l’impression que ce premier appel, et la première réponse sont bien loin. Le combat spirituel qui s’est engagé peut nous dérouter, au sens propre du terme, nous égarer. Alors nous sommes invités à nous laisser toucher par le Christ d’une manière toujours nouvelle. Par la voix d’une parole d’autorité, comme celle qui appelle au bord du lac, par la main ferme qui relève quand Pierre coule, par le regard quand Jésus lève les yeux sur Pierre au moment où le coq chante.
Icône saint Pierre et saint Paul

Mais c’est parce qu’il entre dans une expérience de foi que Pierre peut toujours rebondir, se laisser saisir, qu’il ne sombre pas à l’heure du reniement mais qu’il fait confiance au Seigneur. Alors nous pouvons nous aussi nous appuyer sur la foi de Pierre. C’est sur la foi de Pierre qu’est bâtie sa propre vie, que ce « suis-moi » prend corps. La foi de Pierre, comme notre foi, est parfois fragile : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? », lui dira Jésus. Pourtant cette foi fragile, c’est elle qui fait radicalement basculer toute notre vie car elle s’enracine au plus intime de nous-mêmes. Cette foi, c’est une foi éprouvée dans la chair. Cette affirmation théologique, « tu es le messie, le fils du Dieu vivant » entendue aujourd’hui, est une foi existentielle, « Seigneur, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle », qui conduit Pierre à entendre à chaque appel ce « suis-moi » qui le conduit toujours plus loin. Alors le chemin se fait, malgré tous les soubresauts de notre vie.

En cette fête des saints apôtres, laissons-nous toujours remettre en route par le Seigneur, afin qu’un jour nous puissions nous écrier avec saint Paul « Ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi. 

dimanche 3 juin 2012

LA RENCONTRE MONDIALE DES FAMILLES





La Rencontre Mondiale des Familles a eu lieu du 28 à aujourd'hui, le 03 juin à Milan, en Italie. Plusieurs couples tchadiens ont pris part à ce grand rendez-vous avec Mgr. Edmond Djitaangar, évêque de Sarh.

Nul n'ignore de nos jours que la Famille est la clé de tout: de la vocation, de la réussite, la foi chrétienne. Cette rencontre est un défi lancé aux foyers chrétiens des églises du Tchad. Quel est l'historique de cette rencontre:
La Rencontre Mondiale des Familles a été créée par le Pape Jean-Paul II en 1994 et programmée tous les trois ans. Elle s’est déroulée sur différentes sites: la première édition s’est déroulée à Rome, suivie par Rio de Janeiro (Brésil en 1997), de nouveau Rome (Italie, 2000), Manilla (Philippines, en 2003), Valence (Espagne, la première avec Benoît XVI, en 2006), Mexico (Mexique, 2009). En 2012, septième édition, l'actuelle à Milan . Les organisateurs de l’évènement sont le Diocèse de Milan et le Conseil Pontifical pour la Famille. Les Rencontres Mondiales des Familles sont traditionnellement caractérisées par deux moments: Le premier sous forme de congrès, l’autre est plus populaire. Le premier, qui s’étend sur plusieurs jours, prévoit des rencontres, des entretiens et en congrès sur le thème choisi par Benoît XVI, qui pour 201


sera «La Famille: le travail et la fête». Les opérateurs pastoraux sont particulièrement conviés à ces rendez-vous. Le deuxième moment est plus spécialement consacré aux fidèles, impliquant toutes les familles du Diocèse hôte et du monde. Il commencera le samedi avec une veillée de prière en présence de Benoît XVI, caractérisée par des témoignages de vie et de foi des familles provenant de différents Pays. Dimanche matin, ce sera le point culminant de la Rencontre: la Sainte-Messe célébrée par le Pape Benoît XVI face aux centaines de milliers de fidèles rassemblés pour l’évènement.

Lisons que ce Manus Africae nous dit à propos de la famille:


42. La famille est le « sanctuaire de la vie » et une cellule vitale de la société et de l’Église. C’est en elle que « se modèle de manière primordiale le visage d’un peuple ; c’est là que ses membres reçoivent les acquis fondamentaux ; ils apprennent à aimer en étant aimés gratuitement ; ils apprennent le respect de toute autre personne en étant respectés ; ils apprennent à connaître le visage de Dieu en en recevant la première révélation d’un père et d’une mère pleins d’attentions. Chaque fois que ces expériences fondatrices font défaut, c’est l’ensemble de la société qui souffre violence et qui engendre à son tour de multiples violences ».[76] 

43. La famille est bien le lieu propice pour l’apprentissage et la pratique de la culture du pardon, de la paix et de la réconciliation. « Dans une saine vie familiale, on fait l’expérience de certaines composantes fondamentales de la paix : la justice et l’amour entre frères et sœurs, la fonction d’autorité manifestée par les parents, le service affectueux envers les membres les plus faibles parce que petits, malades ou âgés, l’aide mutuelle devant les nécessités de la vie, la disponibilité à accueillir l’autre et, si nécessaire, à lui pardonner. C’est pourquoi, la famille est la première et irremplaçable éducatrice à la paix ».[77] En raison de son importance capitale et des menaces qui pèsent sur cette institution – la distorsion de la notion de mariage et de famille elle-même, la dévaluation de la maternité et la banalisation de l’avortement, la facilitation du divorce et le relativisme d’une « nouvelle éthique » – la famille a besoin d’être protégée et défendue,[78] pour qu’elle rende à la société le service qu’elle attend d’elle, c’est-à-dire lui donner des hommes et des femmes capables d’édifier un tissu social de paix et d’harmonie. 

44. J’encourage donc vivement les familles à puiser inspiration et force dans le Sacrement de l’Eucharistie, afin de vivre la nouveauté radicale apportée par le Christ au cœur des conditions communes de l’existence, amenant chacun à être un témoin rayonnant dans son milieu de travail et dans la société tout entière. « L’amour entre l’homme et la femme, l’accueil de la vie, la tâche éducative, se révèlent être des lieux privilégiés où l’Eucharistie peut manifester sa capacité de transformer et de porter l’existence à sa plénitude de sens ».[79] Il apparaît clairement que participer à l’Eucharistie dominicale est requis par la conscience chrétienne et en même temps forme celle-ci.[80] 

45. Par ailleurs, donner en famille toute sa place à la prière, personnelle et communautaire, signifie respecter un principe essentiel de la vision chrétienne de la vie : le primat de la grâce. La prière nous rappelle constamment le primat du Christ, et, en lien avec lui, le primat de la vie intérieure et de la sainteté. Le dialogue avec Dieu ouvre le cœur au flot de la grâce et permet à la Parole du Christ de passer à travers nous avec toute sa force! Pour cela, l’écoute assidue et la lecture attentive de l’Écriture Sainte au sein des familles sont nécessaires.[81] 

46. De plus « la mission éducative de la famille chrétienne [est] un vrai ministère, grâce auquel l’Évangile est transmis et diffusé, à tel point que la vie familiale dans son ensemble devient chemin de foi et en quelque sorte initiation chrétienne ou école de vie à la suite du Christ. Dans la famille, consciente d’un tel don, comme l’a écrit Paul VI, “tous les membres de la famille évangélisent et sont évangélisés”. En vertu de ce ministère d’éducation, les parents, à travers leur témoignage de vie, sont les premiers hérauts de l’Évangile auprès de leurs enfants. […]Ils deviennent pleinement parents en ce sens qu’ils engendrent non seulement à la vie selon la chair mais aussi à celle qui, à travers la renaissance dans l’Esprit, jaillit de la Croix et de la Résurrection du Christ ».[82]

dimanche 13 mai 2012

LES RADIOS CATHOLIQUES AU TCHAD


LES RADIOS CATHOLIQUES  AU TCHAD
Siège de la Radio Lotiko de Sarh

Pour la 46ème Journée mondiale de la communication que nous allons célébrer ce dimanche le 20 mai 2012, le thème du message de Benoît XVI est : « Silence et Parole, chemin d'évangélisation ».  Quel paradoxe diront certains ! Comment peut-on annoncer l’Evangile  avec ou dans le silence et surtout  dans un continent de très peu de recueillement comme l’Afrique ?
Mais c’est possible d’évangéliser.  Le « silence », affirme Benoît XVI fait partie intégrante de la communication et sans lui les mots ou les phrases perdent leur densité de sens.
Dans la pensée de Benoît XVI, le silence n'est pas simplement présenté comme l'antidote d'une société caractérisée par le flux incessant et constant de la communication, mais bien plutôt comme un facteur d'intégration essentiel. Le silence précisément, parce qu'il favorise le discernement et la réflexion, peut être considéré comme le moment fondamental de l'accueil de la Parole. Il ne s'agit donc pas d'un dualisme, mais de la complémentarité de deux fonctions qui, dans un juste équilibre, enrichissent la valeur de la communication et en font un élément clef au service de la nouvelle évangélisation. Il est ensuite évident que le désir du Saint-Père est d'associer le thème de la prochaine Journée à celui de la célébration du Synode des évêques : La nouvelle évangélisation pour la transmission de la foi chrétienne.
En effet le silence aussi fait partie des éléments constitutifs de la radio, du discours radiophonique.
Un journaliste de Radio Lotiko de Sarh

C’est à cette occasion de la Journée Mondiale des Mass Media que nous pouvons faire le bilan de 15 ans d’existence de nos radios catholiques au Tchad.
Comment définir une radio catholique au Tchad ? Quels sont les défis auxquels elle doit faire face ? Que lui réserve l’avenir ? Telles pourraient être les questions que nous pourrons nous poser sans pour autant prétendre y donner toutes les réponses nécessaires.
L’identité et la mission de la radio catholique au Tchad et d’ailleurs comme partout au monde est la même : annoncer le Christ ressuscité au monde en dénonçant les injustices et donner la voix aux sans voix.
La radio est la voix, les pieds, les mains du missionnaire pour apporter la Bonne Nouvelle de Jésus christ au monde le plus éloigné, au plus loin. C’est un service d’information, pour mieux faire connaître le Christ, connaître l’église catholique et vivre la communion.
La radio catholique doit notamment être la voix de ceux qui n’ont pas de voix et à propos toutes nos radios au Tchad ont des noms qui signifient plus ou moins ceci. La conscience du rôle de la radio catholique doit jouer dans la promotion de l’homme. Le travail de la radio catholique n’est pas de faire de la propagande sinon  de témoigner, faire de la promotion humaine sans peur.
L’ère des radios catholiques a vu le jour au Tchad dans les années 1997 avec la naissance de la « Radio-Voix du paysan » du diocèse de Doba.
Local de la Radio Voix Du Paysan de Doba

Le 27 décembre 1997, « La voix du Paysan », de fréquence FM émet du diocèse de Doba en français et en ngambay. Une année plus tard elle sera suivie pas « La Terre Nouvelle », la radio du diocèse de Pala qui émettra le 29 juillet 2000. La Terre Nouvelle est la seule radio catholique au Tchad  qui émet en 8 langues : Français et 7 langues locales: arabe local, massa, musey, tupuri, mundang, zimé et ngambay.  Elle a deux antennes, une Bongor et une autre à Pala.
« La Radio Lotiko » de Sarh émet en deux langues (français et sar) depuis le 06 avril 2001. « La radio Doji Lokar », depuis Moundou est née en 2000 et a émis pour la première fois le 15 décembre 2001 en parlant en français et ngambay.
Le diocèse de Laï n’a pas voulu attendre pour avoir sa radio à lui qu’il baptise « La radio-Effata ». La radio Effata a été pour la première fois par ces auditeurs le 1er novembre 2004. Elle émet  en 5 langues : Français, ngambaye, kabalaye, nangtchéré, arabe.
Salle de la production de la Radio Voix du Paysan de Doba

En septembre 2005, « l’Arc-en ciel », la radio de l’archidiocèse de N’djaména commence à émettre depuis la capitale en français et quelques langues locales.
A travers ces différentes radios s’annonce l’évangile en dénonçant le mal, encourageant et félicitant les bonnes œuvres. C’est aussi sur ces antennes  catholiques que beaucoup de fidèles attendent le Message de Noël des évêques de chaque année .
Directeurs et Techniciens des radios catholiques du Tchad-2007

 Les radios qui souvent dénoncent la corruption, la violence et tout acte qui vise à opprimer l’homme ne sont pas amies de tout le monde. C’est dans ce sens qu’elles font partie de l'Union des Radios Privées du Tchad(URPT)  qui a été fondée en mai 2003 pour défendre les droits d’expression. L'union voudrait aussi appuyer ses membres dans la recherche de financement, l'assistance technique et l'assistance juridique: ce dernier secteur est important dans un pays comme le Tchad où la liberté de la presse et d'expression est très fragile. Reste à l'URPT de relever beaucoup de défis pour réaliser son programme ambitieux et volontaire.
Espérons que le silence ne soit pas compris comme un silence complice et signe d’incapacité.
Mais se taire pour écouter en silence nous fait honneur pour Celui qui nous a créés avec deux oreilles et une bouche, justement pour parler peu et beaucoup écouter les autres. Que Notre-Dame de Manda et de Bégou intercède pour le Tchad. 
               Debout les radios catholiques pour le renouveau du Tchad !


mardi 24 avril 2012

JOURNEE MONDIALE DE LA PRIERE POUR LES VOCATIONS


LES VOCATIONS AUTOCHTONES AU TCHAD
Ancienne chapelle du Grd. Séminaire st. Luc de Bakara

En cette  49ème Journée Mondiale de Prière pour les Vocations, qui sera célébrée ce 29 avril 2012, quatrième dimanche de Pâques, nous voudrions faire un petit bilan des vocations natives au Tchad.
Certes, les vocations sont  don de l’Amour de Dieu mais l’homme peut-il aussi susciter la vocation, la cultiver ?
Pour cela la famille, la communauté sont un lieu adéquat et propice :
 « la mission éducative de la famille chrétienne [est] un vrai ministère, grâce auquel l’Évangile est transmis et diffusé, à tel point que la vie familiale dans son ensemble devient chemin de foi et en quelque sorte initiation chrétienne ou école de vie à la suite du Christ. Dans la famille, consciente d’un tel don, comme l’a écrit Paul VI, “tous les membres de la famille évangélisent et sont évangélisés”. En vertu de ce ministère d’éducation, les parents, à travers leur témoignage de vie, sont les premiers hérauts de l’Évangile auprès de leurs enfants. Ils deviennent pleinement parents en ce sens qu’ils engendrent non seulement à la vie selon la chair mais aussi à celle qui, à travers la renaissance dans l’Esprit, jaillit de la Croix et de la Résurrection du Christ ».(Africae Munus, 82)
Dessein d'une famille ideale

Et même si l’Eglise nous demande à voler aux secours des églises sœurs en crise vocationnelle, nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons. Et si jamais nous voulons de notre pauvreté comme tel est le cas maintenant, nous devons promouvoir les vocations sur tous les axes de la pastorle :
« L’Église qui chemine en Afrique est appelée à contribuer à la nouvelle évangélisation également dans les pays sécularisés, d’où provenaient auparavant de nombreux missionnaires et qui aujourd’hui manquent malheureusement de vocations sacerdotales et à la vie consacrée. Entre-temps, un grand nombre d’Africains et d’Africaines ont accueilli l’invitation du Maître de la moisson (cf. Mt 9, 37-38) à travailler à sa vigne (cf. Mt 20, 1-16). Sans diminuer l’élan missionnaire ad gentes dans les différents pays, et même sur le continent tout entier, les Évêques d’Afrique doivent accueillir avec générosité l’invitation de leurs confrères des pays qui manquent de vocations, et venir en aide aux fidèles privés de prêtres » (Africae Munus, 167)
Dans une page célèbre des Confessions, saint Augustin exprime avec une grande intensité sa découverte de Dieu, suprême beauté et suprême amour, un Dieu qui lui avait été toujours proche, auquel il ouvrait enfin son esprit et son cœur pour être transformé : « Bien tard je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle, bien tard je t'ai aimée! Et voici que tu étais au-dedans, et moi au-dehors. C’est là que je te cherchais. Tout disgracieux, je me ruais sur tes gracieuses créatures. Tu étais avec moi et je n’étais pas avec toi. Loin de toi, elles me retenaient, elles qui ne seraient, si elles n’étaient en toi. Tu m’appelas, crias, rompis ma surdité. Tu brillas, et ta splendeur a ôté ma cécité ; tu répandis ton parfum, je respirai, je soupirai, je t’ai goûté, et j’eus faim et soif; tu m’as touché, et je brûlai du désir de ta paix » (X, 27.38). Par ces images, le saint Évêque d’Hippone cherche à décrire le mystère ineffable de la rencontre avec Dieu, avec son amour qui transforme toute l’existence.
Mais pouvons-nous aussi, Tchadiens, jeunes religieux tchadiens faire nôtres ces paroles de saint Augustin ?
Nous pensons, de notre humble avis qu’il sera un peu difficile de nous approprier de ces paroles après 83 ans d’évangélisation. Quel bilan pouvons-nous tirer de l’histoire de notre vocation religieuse, sacerdotale ?
Oui la vie religieuse, la vie sacerdotale est un don, un amour sans  réserve qui nous précède, nous soutient et nous appelle tout au long du chemin de la vie. Le Bienheureux Jean-Paul II, affirmait que « tout acte ministériel, en même temps qu'il conduit à aimer et à servir l'Église, pousse à mûrir toujours davantage dans l'amour et dans le service du Christ Tête, Pasteur et Époux de l'Église ; cet amour se présente toujours comme une réponse à l'amour prévenant, libre et gratuit de Dieu dans le Christ » (Exhort. apost. Pastores dabo vobis, 25).
Mgr. Mathias Ngarteri- archevêque de N'djaména

En effet chaque vocation est un appel de Dieu et celui qui nous appelle pour sa moisson. C’est ainsi que nous pouvons aussi nous joindre à Mgr Matthias Ngarteri Mayadi, archevêque de N’djaména pour fêter son jubilé épiscopale, ce 29 avril. Mgr Mathhias est ordonné évêque le 29 avril 1987 à Sarh où il est resté comme évêque jusqu’à 1992. Chaque vocation particulière naît, en effet, de l’initiative de Dieu, est don de l’amour de Dieu ! C’est Lui qui fait le “premier pas”, non à cause d’une particulière bonté rencontrée chez nous, mais grâce à la présence de son amour « répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint » (Rm 5, 5).
A Monseigneur Mathias Ngarteri Mayadi, nous disons: Ad multos annos. Veillisant il fructifie encore!
Et jusqu'à lors il faut se rappeler que nous allons seulement 3 evêques autochtones sur 8.
Les 3 uniques évêques tchadiens devant la cathédrale de sarh en janv.12


La vie sacerdotale s’est faite  chaire  Tchad avec le premier séminaire  a été fondé à Bousso  en 1954  puis il sera transféré plus tard en 1957 à Sarh. Et le Tchad a eu son premier prêtre, François Ngaibi le 10 février 1957, que lui a étudié à Toulouse, en France. Mais  ce serait vraimment plus tard vers 1970 que l’Eglise du Tchad a commencé à compter ses prêtres. Aujourd’hui nous pouvons compter environ 130 prêtres en activités.
« Le prêtre n’est pas prêtre pour lui. Il l’est pour vous » (Le Curé d’Ars. Sa pensée – Son cœur, Foi Vivante, 1966, p. 100).

Nous avons 63 grands séminaristes, 57 séminaristes-philosophes et une centaine de religieuses.
Avec ce nombre réduit des ouvriers pour a moisson de 8 diocèses, nous avons tous le devoir d’animer pour les jeunes pour la vocation sacerdotale. La pastorale des vocations doit être notre affaire à nous tous comme baptisés et à plus forte raison comme religieux. Nous devons proposer aux jeunes cette vie en leur parlant de l’amour infini.
Quelques Grands Séminaristes au Centre d'Acceuil de Sarh
Animons nos paroisses petites comme grandes à devenir  des foyers de vocations religieuses, sacerdotales et missionnaires. Qu’il y ait des familles capables de discerner et d’encourager des vocations en gestation. De la même manière peuvent aussi agir les communautés ecclésiales de base. Que les jeunes se sentent accueillis, motivés et soutenus moralement, spirituellement et économiques par leurs CEB. A cet effet Les CEB doivent être capables d’offrir aux jeunes filles et aux jeunes garçons un sage et solide accompagnement spirituel.
Deux de trois diacres tchadiens Jesuites ordonnés à Abidjan le 24 .03.12

Tout cela pour que l’Eglise Famille de Dieu qui est au Tchad soit capable de « fabriquer » elle-même ses prêtres, ses religieuses et ses missionnaires.
Oui il est un temps d’être autosuffisant en tous les sens. La prise en charge ne doit pas seulement être matérielle ou économique mais elle doit aussi viser la vocation : s’acquérir soi-même son personnel apostolique sans dépendre de l’extérieur comme il est le cas maintenant.
Il y a déjà l’expérience combien louables de foyers séminaires domestiques de certains qui marchent, pourquoi pas chaque diocèse, chaque paroisse ne pouvait avoir son « foyer séminaire domestique ».

Il faut oser, il faut risquer. Quand le semeur sort pour semer ce ne sont pas tous les grains qui tombent qui vont germer et porter de fruits. Alors il est temps de nous jeter à l'eau,  de promouvoir nos vocations natives.


vendredi 6 avril 2012

LA PÂQUES OU LA FÊTE DE LA RESURRECTION DE JESUS- CHRIST FILS DE DIEU


Peinture de la résurrection de l'intérieur de la cathédrale de Sarh


Pâque juive et Pâques chrétiennes
On distingue la Pâque juive des Pâques des chrétiens : la Pâque juive s'emploie au singulier, les Pâques chrétiennes au pluriel. Au Moyen Âge, on écrivait au singulier ou au pluriel indifféremment pour les deux fêtes. Elles se fêtent à la même époque, au début du printemps mais pas le même jour. Et elles n'ont pas la même signification. Cependant la Pâque juive a largement influencé la célébration chrétienne.
La Pâque juive commence le 15 nissan : c'est le mois des épis et premier mois de l'année (selon la Torah). Le calendrier juif est lunaire : le mois commence avec la nouvelle lune. Le premier jour du mois de Nissan est celui de la première nouvelle lune après l'équinoxe de printemps. Le jour de Pâque est le jour de la pleine lune suivant (le mois de Nissan compte 30 jours).

Pâques chrétiennes
Les chrétiens célèbrent, à Pâques, la mort et la résurrection de Jésus. Cela s'est passé autour de l'an 30. A cette époque, nombreux étaient les juifs qui allaient célébrer Pâques en pèlerinage à Jérusalem. Ils sacrifiaient l'agneau au temple puis le mangeaient en famille. Jésus fait, lui aussi, ce pèlerinage. Il semble avoir été accueilli en triomphe à Jérusalem. Cependant, son état d'esprit critique envers la religion établie lui attire les foudres du clergé. Il est alors jugé par un tribunal et condamné à être livré aux Romains... pour s'en débarrasser. A cette époque, le gouverneur romain s'appelait Ponce Pilate, homme qui avait la réputation de ne pas être un tendre. Il a fait crucifier Jésus, pour répondre aux souhaits de l'opinion publique, qui se range volontiers du côté de la tradition.
Les rédacteurs des Évangiles ont toujours été influencés par l'Ancien Testament. A la Pâque juive s'est substituée la célébration de la Cène, le dernier repas que Jésus partage avec ses disciples, la veille de son arrestation. C'est devenu le principal rite chrétien.
Pendant le repas, il prit du pain, et après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit, le leur donna et dit: "prenez, ceci est mon corps". Puis il prit une coupe, et après avoir rendu grâce, il la leur donna et ils en burent tous. Et il leur a dit: "ceci est mon sang, le sang de l'alliance..." (Marc 14, 22)
Cette cène est avant tout une allégorie. L'influence du rite juif est manifeste. Le pain et le vin étaient associés à Pâque avant la naissance de Jésus. A la coupe d'Élie s'est substituée la coupe de Jésus devenu l'agnus Dei qui prend la place de l'agneau pascal offert en sacrifice. Et l'Ascension de Jésus ne peut que rappeler celle d'Élie...
Christ resuscité de la cathédrale de Laï

Aujourd'hui, la mort de Jésus est célébrée le vendredi saint. Et Jésus est ressuscité le troisième jour, c'est à dire le dimanche de Pâques, dans l'Antiquité le premier jour compte pour un jour !
Quand exactement Jésus est-il mort ? Les Évangiles ne nous donnent une date précise, il semble se contredire. Il n'est pas exclu que Jésus ait été crucifié quelques jours après la Pâque juive et non le jour même (comme l'atteste les trois premiers évangiles) ou la veille (comme le prétend le quatrième évangile).
Non seulement chaque évangile présente une version différente des faits, mais encore certains passages ont été ajoutés par la suite: les derniers versets de l'évangile de Marc n'existent pas dans les premiers manuscrits et le dernier chapitre de l'évangile de Jean provient d'un autre auteur...
Cependant, la vérité historique importe peu, ce n’est pas là notre préoccupation. Le Nouveau Testament donne à la Pâque juive un nouveau sens. La lecture littérale de la Bible permet de croire que la résurrection est l'annonce d'une vie après la mort. La croix devient alors le signe du passage de la vie de servitude à une terre promise au ciel.
Christ resuscité de Jesus Mafa

La croix est le symbole de la résurrection: l'avènement d'une vie où règne l'esprit de fraternité. C'est le triomphe de l'amour sur l'égoïsme, du bien sur le mal, le triomphe de l’amour sur la haine. C'est l'espérance d'une vie spirituelle. Ici et maintenant. Et cela dépend avant tout de notre volonté !
Que la lumière du Christ ressuscité nos illumine, illumine tous les points d’ombres de nos cœurs, de nos pays. Que la pâques soit une résurrection de plus d’amour, de fraternité, de solidarité entre tous les Tchadiens et toutes les Tchadiennes.
Paroisse Résurrection de Sao- N'djaména- là curé installé par l'ordinaire du Lieu

ALELUIA IL EST RESUSCITÉ IL EST VIVANT IL EST PARMI NOUS ET POUR TOUJOURS !

mardi 27 mars 2012


MEMOIRE DU P. JACQUES HALLAIRE-
PIONNIER DE L’EVANGELISATION DU PAYS SARA
Abba Hallaire(p. Jacques Hallaire, sj)

Les morts ne sont pas morts.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit,
Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l'arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l'eau qui coule,
Ils sont dans l'eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts.
C’est avec cet extrait de notre cher Poète Birago Diop que nous voudrions introduire nos propos en mémoire des 18 ans de la naissance au ciel de notre regretté Abba Hallaire, le 28 mars 1996. Le Père Jacques Hallaire sj (1917-1996)
Qui était Jacques Hallaire
Le Père Jacques Hallaire est né  à Paris en 1917, d'une famille de trois enfants. Après ses études secondaires et universitaires il se préparait au sacerdoce quand il était passé dans l’armée en septembre 1939. Sous-lieutenant, il était prisonnier durant cinq ans, mais il continuait sa formation théologique dans son camp d'officier. Libéré, il avait fait entré entrer au noviciat de Laval en septembre 1945, ayant désiré l'apostolat de la Compagnie depuis sa retraite de 1938. Ordonné en 1950, il était volontaire pour aller en mission en Chine, apprend le chinois, mais malheureusement pour Hallaire, la routé de Mao serait barrée en 1952. C’est ainsi qu’on lui propose la mission du Tchad qui n’était pas prévue. Mais c’est là que le Seigneur l’appelle pour réaliser sa mission.
P. Jacques Hallaire, dans un village sara avant 1960(?)
Abba Jacques Hallaire  y vivra 45 ans, toujours dans le Moyen Chari. C’est là qu’il aurait souhaité y reposer en paix mais les choses s’étaient passées autrement, contre sa volonté. « Abba Hallaire», comme on aime l’appeler en pays sara, nous quittera le 28 mars 1996 suite une opération á Paris  d’un anévrisme à l’aorte.
Jacques Hallaire amoureux de  la culture sara
Mgr. Edmond consacrant durant la messe de clôture de l'année jubilaire

Arrivé à Fort-Lamy en septembre 1952, il avait été affecté de suite au pays Sara, cette plaine sillonnée des affluents du Chari, verdoyante et fertile.
Très vite Abba Hallaire découvrir la vie, les traditions de l’ethnie madjingay qui donnera des prêtres, des religieux et des religieux pour le Tchad et le monde entier. Hallaire avait ses meilleurs moniteurs de la langue qui étaient  les écoliers, les catéchistes, avec eux il avait appris vite et bien la langue Sar. Il voulait comprendre ce peuple en profondeur, sa culture, le sens de ses coutumes. En 1963 sa traduction de l'Evangile en Sar est publiée à Fort Lamy. Cette étude de la langue devait ouvrir la voie à d'autres recherches, à une mise au point progressive d'une orthographe spécifique pour indiquer les tons de cette langue du groupe Sara. Il étudiait les traditions orales du pays sar et rédigeait un opuscule savoureux sur "les noms de personnes" dans cette ethnie, un autre encore sur les contes sar.
Père initiateur de messeigneurs Mathias Ngarteri et Edmond Jitaangar
A gauche, Mgr. Mathias Ngarteri, à droite, Mgr. Edmond Djitaangar


Monseigneur Mathia Ngarteri Mayadi, actuel archevêque de N’djaména était le collaborateur plus proche de Abba Hallaire. Avec lui, ils se dédiaient à la traduction œcuménique de la Genèse dont le premier tirage était sorti en 1985. Mgr Ngarteri l’accompagnait dans les retraites des communautés chrétiennes tenues sous les arbres en brousse.
En effet, au temps du carême avec l'abbé N'Garteri, curé de Koumra en ce temps-là, il animait les fameuses "retraites en brousse" du diocèse de Sarh, un peu loin des villages, près d'un point d'eau; elles groupaient successivement les chrétiens de Koumra et des villages environnants. En mars 1985, la sécheresse de la saison des pluies 1984 avait diminué les récoltes, les gens avaient peu de mil à apporter; malgré cela ils étaient venus nombreux. Ils méditaient sur les épreuves de Job, sur les tentations de Jésus au désert, sur la tempête traversée par St Paul naviguant vers Rome. A la demande des chrétiens de Koumra qui creusaient deux puits et construisaient la charpente du premier hangar, le centre spirituel de Bendoyo était ouvert au Carême 1986.
Abba Hallaire le curé infatigable et dévoué à la pastorale itinérante
Successivement curé de Bedaya, puis de Koumogo où se trouvait l'école de catéchistes du diocèse de Sahr, le Père Hallaire découvrait la valeur du chant religieux comme expression et moyen d'assimilation de la foi. Il stimulait beaucoup de catéchistes, de paysans, de paysannes capables d'inventer des chants et de les exécuter avec allégresse. Avec lui, en 1978 le Père Jacques Fédry  fondait le Centre d'Etudes Linguistiques de Sahr que aujourd’hui porte son, « casse Hallaire ». Ils voulaient former des chrétiens fiers de leur foi et de leur tradition culturelle.
Abba Hallaire pionnier de l’inculturation au Tchad
La couverture du livre  de Abba Hallaire

 Le Père Hallaire à Bedaya, rencontrant souvent le Mbang et les responsables de l'initiation traditionnelle, le "yondo", pouvait éclairer les chrétiens sur les valeurs éthiques de cette coutume, sur ses implications animistes, à différencier de l'initiation chrétienne, à connecter aussi avec elle.
Son chef-d’œuvre « Naissance d’une église africaine-Naissance d'une église africaine: lettres et chroniques du pays sar, Tchad » illustre bien la dédication totale du Père Jacques Hallaire pour l’évangélisation et la promotion de l’église du Tchad.
C’est un livre fait la chronique de la naissance d’une Église africaine au Tchad entre 1952 et les années 1990, faite des lettres écrites par l’auteur à ses compagnons jésuites, à des amis ou bienfaiteurs ou à sa famille. Ces « Actes » de la naissance d’une Église en terre tchadienne feront désormais partie de la mémoire des communautés chrétiennes Sarh d’aujourd’hui et de demain mais aussi de l’Église universelle.
Hommage de Mgr. Edmond Djitangar à Abba Hallaire
Mgr. Edmond Djitangar, le 08.01.12  à la cathédrale de Sarh

« Les adieux du pays sara : Le Père Hallaire a été un pionnier dans tous les sens du terme il a prospecté puis initié des communautés catéchumènes, organisé et consolidé des communautés chrétiennes avec un inlassable souci d'enraciner l'Evangile dans les cœurs par des traductions, par une pastorale aussi respectueuse que possible de notre culture. Peu de missionnaires ont réalisé cette promesse de savoir collaborer humblement et loyalement avec des jeunes qu'ils ont catéchisés, baptisés et envoyés au séminaire comme le Père Hallaire a su le faire avec nous. Il était devenu le "vieux" autour de qui nous avions plaisir de nous retrouver les soirs pour l'écouter nous parler des débuts de notre Eglise...il est resté le plus jeune par sa vitalité, par son regard foncièrement optimiste sur le futur de cette Eglise malgré les difficultés.
"Père Hallaire, les vieux de nos villages pour qui tu avais beaucoup d'amitié, les catéchistes, les collaborateurs, les communautés chrétiennes et religieuses, tous tes petits frères dans le sacerdoce de Sarh te confient à Dieu et se recommandent à ta bienveillante intercession, auprès de LUI" »

Intercède pour nous Abba Hallaire.


dimanche 18 mars 2012

HABEMUS DIACRES


ORDINATIONS DIACONALES DE 3 JESUITES TCHADIENS À ABIDJAN CE 24 MARS

Le samedi prochain, le 24 mars, à Abidjan, la capitale de la Côte d’Ivoire, 3 de nos frère-compatriotes Jesuites seront appelés au premier sacrement de l’ordre. Erbi ALKALI, du diocèse de Mongo, Richard CHEFLENGAR et Lwanga NGUEHORNAN, du diocèse de Sarh seront ordonnés diacres. Nous savons pour arriver au diaconat il faut plusieurs années d’études, de discernement personnel, communautaire. Nos frères que voici ont enduré fatigues et peines pour étudier, prier et discerner leur vocation. Aujourd’hui ils vont quitter le monde laïc pour un autre, celui des clercs. 
Erbi Alkali, sj

 Dans la tradition catholique, le diacre (du grec diakonos, serviteur) est ordonné pour aider l'évêque et les prêtres à veiller sur les membres de la communauté, en particulier les plus démunis, tout en contribuant au service de la Parole de Dieu et aux sacrements (baptême, mariage). Dans les Actes des Apôtres (6, 1-6), les Douze choisirent sept hommes « de bonne réputation, remplis de l'Esprit et de sagesse », à qui ils imposèrent les mains et confièrent pour mission le soutien des pauvres. Dans les premiers siècles de l'Église. Comme tel le ministère du diocanat est très utile en Afrique et au Tchad. Nous souhaitons à nos frères un bon chemin vers le sacerdoce et qu’ils soient des diacres de la justice et de la paix à la manière de Monseigneur Oscar Arnulfo Romero, martyr de la justice.
Lwanga Nguehornan, sj

 En effet le 24 mars, c’est l’anniversaire de l’assassinat de Mgr. Oscar Romero. Trente ans ont passé depuis la mort d'Oscar Arnulfo Romero, archevêque de San Salvador, tué devant l'autel, le 24 mars 1980, alors qu'il célébrait la messe. Dans le climat de la guerre froide, dans cette périphérie que constituait alors l'Amérique Centrale, Romero vécut et prêcha la foi. Romero a été un évêque en des temps difficiles. Il se plaça lui-même et plaça l'Eglise comme un guide vers la paix, à une époque où l'on ne voyait pas d'issue politique pour le lendemain. Il croyait dans la force de la foi : 
 «Au-delà des tragédies, du sang et de la violence, il y a une parole de foi et d'espérance qui nous dit : il y a une issue … Nous chrétiens, nous possédons une force unique ». Il reste un modèle d'évêque fidèle. Monseigneur Romero fut un évêque au service de l'Evangile et de l'Eglise. Il avait pour devise épiscopale Avoir les sentiments de l’Eglise. Sa priorité : le salus animarum. 
Richard Cheflengar, sj

Pendant l’Angélus de la Semaine sainte, le 30 mars 1980, exactement six jours après l’assassinat de l’archevêque Mgr Romero, Jean-Paul II a proposé la réflexion suivante : Nous ne pouvons oublier ceux qui, de nos jours, ont subi la mort pour la foi et l’amour du Christ, ceux qui, de différentes façons, ont été emprisonnés, torturés, condamnés à mort et même moqués, méprisés, humiliés et marginalisés socialement. Le martyrologium de l’Église et les chrétiens de notre époque ne peuvent être oubliés. Il est écrit avec des lettres différentes de celles des temps anciens. Il existe d’autres sortes de martyres et une autre façon de rendre témoignage ; mais tout jaillit de la même Croix du Christ et complète la même croix de notre rédemption.

 Saint Oscar Romero intercède pour nous et pour nos 3 diacres, Erbi, Lwanga et Richad auprès du Père.